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Interview d’expert :
Julie Gaillot, directrice du pôle Society à CSA Research

Baromètre du pouvoir d’achat 2020 – Interview de Julie Gaillot

Publié le
2min 20s

Retrouvez l’interview de Julie Gaillot, directrice du pôle Society à CSA Research.

Y a-t-il des résultats surprenants dans ce Baromètre 2020 du pouvoir d’achat ?

Julie Gaillot. On a un sentiment net de stabilisation du pouvoir d’achat ressenti par 45 % des sondés, en augmentation de 12 points par rapport à l’année dernière. Cela peut sembler paradoxale si on met en regard les 41 % de Français qui se disent impactés financièrement par la crise sanitaire.

Comment analysez-vous ce décalage ?

J. G. On peut l’expliquer d’une part par les mesures mises en place par le gouvernement pour amortir le choc, comme le chômage partiel, les aides aux familles modestes, les primes aux indépendants, etc. Plus d’un sondé sur deux les estiment satisfaisantes, ce qui est un bon chiffre. La deuxième chose, c’est que les Français ont l’impression que le pire est à venir. Ils craignent un effet retard qui va les toucher plus durement dans les prochains mois : 62 % le pensent, ce qui traduit un niveau de confiance assez faible.

Comment expliquer que les Français maintiennent leurs projets malgré le pessimisme ambiant ?

J. G. Il y a d’abord l’effet « confinement » : les gens ont envie de sortir, de voyager, de se faire plaisir. Ils ont aussi envie de se sentir bien à l’intérieur en améliorant leur logement. Mais ceux qui maintiennent leurs projets sont d’abord ceux qui ont pu épargner.

La crise du COVID-19 impacte donc aussi le recours au crédit ?

J. G. En effet, il faut comprendre que cette crise touche beaucoup plus gravement les foyers modestes habituellement utilisateurs du crédit à la consommation. À l’inverse des cadres et des retraités qui, pour le moment, s’en sortent bien. Cette différence dans le vécu de la crise se voit notamment dans les chiffres du découvert bancaire : ils sont moins fréquents, mais les sommes sont plus élevées. Il y a donc moins de personnes précaires, mais celles-ci sont plus en difficulté qu’avant.

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